La méthode d'écriture du "flocon de neige"
Idéale pour les débutants
Bonjour et bienvenue dans Ex Libris !
La méthode du « flocon de neige » minimise le temps passé à écrire un livre.
Inventée par l’auteur Randy Ingermanson, elle permet, en 10 étapes, de structurer un récit jusqu’au 1er jet.
En progressant par cercles concentriques, comme la formation d’un flocon de neige.
Je l’avais utilisée il y a 11 ans pour un projet de roman.
Sa simplicité m’avait plu.
Prépare-toi à découvrir :
La méthode en synthèse
Ses avantages et inconvénients à connaître
Quelques astuces si ça bloque
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La méthode en synthèse
Voici les 10 étapes :
1. Écrire un résumé de l’histoire en 1 phrase
2. Étendre cette phrase en 1 paragraphe de 4-5 phrases contenant :
Contexte
Principaux rebondissements
Fin
3. Résumer l’histoire des personnages principaux :
Motivation
Objectif
Conflit
Épiphanie
(À ce stade, au lieu d’avoir « perdu » 200 heures d’un jet décousu, ça a pris entre 2 jours et une semaine. Itérer au besoin)
4. Développer l’étape 2 en 5 paragraphes, ce qui donne un synopsis d’une page
5. Étendre les résumés des personnages principaux en synopsis d’une page chacun
(Itérer au besoin)
6. Développer l’étape 4 en 1 synopsis de 4 pages environ détaillant les péripéties et les chaînes causales
7. Étendre les synopsis personnages en véritables dossiers comprenant tout ce qu’il faut savoir sur eux pour le récit
8. Lister les scènes nécessaires dans un Excel en notant le point de vue de chacune
9. Développer chaque scène en quelques paragraphes
10. Rédiger le 1er jet
Simple, n’est-ce pas ?
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Avantages et inconvénients à connaître
Avantages
🗺️ Simple : elle permet de ne pas se perdre dans des méandres structurels difficiles à manipuler. C’est une bonne base de départ pour un débutant qui ne veut pas se perdre.
✂️ Économe : on ne passe pas à l’étape suivante tant qu’on sent que ça ne fonctionne pas (et ça se sent)
🧱 Concrète : pas de concepts narratifs subtils (ironie dramatique, objectif trajectoriel…), tout se joue dans l’action (drama)
Inconvénients
🧭 Intuitive : elle n’aborde aucun concept narratif clé (hormis les quelques cités) comme :
La déclaration d’intention
Le point de non-retour
Ou des concepts et outils littéraires :
La gestion du point de vue
La distance narrative
L’originalité de la langue
Elle se repose sur ton intuition de conteur et ton expérience.
En cela, elle n’est pas « formatrice » ni prescriptive (comment savoir si une scène fonctionne ou est indispensable ?)
🌵 L’aridité de la « vue d’avion » : elle convient aux auteurs architectes, plus à l’aise avec une vision d’ensemble et de grandes briques narratives, plutôt qu’aux auteurs jardiniers, qui élaborent en écrivant.
🚦 Limitée : elle n’aborde pas des sujets comme :
L’organisation de l’inspiration et du temps d’écriture
Comment conserver sa motivation
Comment retravailler son 1er jet
Etc.
Quoi qu’il en soit, je trouve cette méthode intéressante, utile et vertueuse quand on commence.
Quelques astuces si ça bloque
Si tu es perdu narrativement
Si ça te rassure d’avoir une ossature dramatique éprouvée, appuie-toi sur des schémas narratifs connus :
La structure de Pixar
Les 7 étapes, de John Truby
Save the cat, de Blake Snyder
Le voyage du Héros, de Christopher Vogler
Le voyage du Héros simplifié, de Dan Harmon
Utilise l’un d’entre eux entre les étapes 4 et 6 de la méthode du flocon de neige pour avoir un « rail » ou une structure.
Si tu bloques créativement
« Tout à coup, un mot réveille des idées. »
– Honoré de Balzac
Parfois, il est difficile d’élaborer son histoire armé uniquement de temps forts narratifs avec lesquels on joue.
L’esprit créatif a besoin de concret, de vérité émotionnelle que seule la fréquentation des personnages génère.
Il faut alors savoir lâcher la bride de la méthode et « investir » du temps à se raconter l’histoire, même incomplète, parcellaire, clichée, pour libérer sa créativité.
Les mots attirent les idées.
Certains auteurs intuitifs, comme Stephen King, ont besoin de se raconter l’histoire en 5-6 pages pour identifier le « message », l’intention qui germe en eux lorsqu’ils portent un projet de roman.
Ils sont moins architectes et conceptuels que d’autres et doivent passer par le texte pour élaborer leur scénario.
Mais attention : ils disposent de la capacité de travail pour tout remettre à plat.
Ensuite, un Stephen King :
Écrit son premier jet, qui concerne l’histoire (« story first »).
Il identifie ensuite le thème qui s’est dégagé.
Puis il écrit une 2e mouture dans laquelle il lui donne du corps avec du symbolisme
Source :
Si tu doutes de l’efficacité de ton récit
Une fois l’étape 6 achevée, il faut tester l’efficacité de sa dramaturgie.
Si tu as dans ton cercle un auteur/scénariste, fais-lui lire pour obtenir ses critiques constructives.
Attention à bien distinguer les symptômes de lecture des préconisations interventionnistes mal venues.
Mais tu n’as peut-être pas sous la main une romancière talentueuse et disponible ou un scénariste généreux avec son temps, capable de se mettre dans les baskets d’un script doctor…
Tu peux alors demander un coup de pouce à l’IA.
Oui, c’est surprenant venant de moi, qui suis plutôt un « luddite » sur l’utilisation de l’IA dans la créativité littéraire.
Soyons clairs : je déconseille le recours à l’IA dans la phase d’élaboration de l’intrigue et dans l’écriture du premier jet.
Parce que c’est un chemin artistique et d’apprentissage personnel.
Cela étant, l’IA peut analyser un synopsis en fonction de références dramatiques théoriques.
Le GPT « Storymatique » du scénariste et réalisateur Jérôme Genevray est à essayer à ce titre.
Ce GPT s’appuie sur les préceptes des script doctors Syd Field (méthode Save the cat) et John Truby (L’Anatomie du scénario) et fournit des analyses (parfois un peu à côté de la plaque parce qu’il n’a pas accès à ton cerveau) souvent pertinentes comme :
La déclinaison du thème en valeurs philosophiques
L’arc dramatique du protagoniste
La structure (Mid point, B story, équilibre des retournements…)
La cohérence des actions des personnages
Les préparations-paiements
Je viens de le tester pour mon roman de SF en cours d’élaboration et c’est très utile.
Ça permet de valider ce qui fonctionne, mais aussi les impressions qu’on n’arrivait pas à s’avouer en tant qu’auteur.
Idéalement, le but est d’apprendre à se passer de l’IA.
Mais c’est toujours mieux de constater que sa dramaturgie incarne ses intentions d’auteur ou d’autrice, et de concentrer son énergie sur les points qui ne fonctionnent pas encore.
Si on n’a pas mieux, l’IA peut jouer ce rôle.
Conclusion
Connaissais-tu cette méthode ?
Si non, et si tu débutes, c’est une super rampe de lancement.
Si tu souhaites une méthode d’écriture
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Qui tire parti des meilleurs manuels de scénario
Et surtout adaptée à l’écriture romanesque avec mes 10 années de pratique
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