Mon système créatif pour capter des idées en permanence et être original
Quand le papier reprend le pouvoir
Bonjour et bienvenue dans Ex Libris !
Aujourd’hui, un sujet au carrefour de la productivité et de la créativité (deux de mes dadas).
On ne peut se reposer sur son inspiration et son énergie pour être créatif ET productif.
Tous les grands avaient et ont un système.
Je te présente le mien.
Aujourd’hui, prépare-toi à découvrir
De quoi la créativité d’un artiste est fonction
Pourquoi un système de prise de notes efficace est un avantage compétitif pour les créatifs
Les 4 problèmes des notes numériques et comment je les contourne
Mon système de prise de notes manuscrit
Mijote-toi donc un café et bonne lecture !
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Une note personnelle pour commencer
Fin du premier jet de BAM : Brigade des Affaires Magiques !
100 pages machines, 24 chapitres sur les 26 prévus.
Je termine lundi cette première mouture.
Le plaisir était au rendez-vous, c’est bon signe !
BAM sera exclusivement publié sur Substack dans une section dédiée d’Ex Libris d’ici quelques semaines ! (Je cherche d’ailleurs un illustrateur…)
Côté production, festival de fiction de La Rochelle la semaine prochaine
Les festivals sont clés pour les acteurs du secteur audiovisuel, car on y rencontre :
Des diffuseurs pour leur pitcher des projets ambitieux
Des distributeurs pour acheter/vendre des droits
Les organismes publics qui subventionnent
Des coproducteurs pour joindre nos forces
Des talents pour les projets à venir
Des prestataires en tous genres
Incontournable pour un producteur-scénariste.
Je te partagerai quelques nouvelles et photos backstage sur Notes.
La créativité d'un artiste est fonction de sa bibliothèque mentale
Connaissance du répertoire, glanage d’inspirations…
Le créateur combine et déforme des idées empruntées, consciemment ou non.
D’un côté, il y a ceux qui ont une mémoire absolue
Malcolm Gladwell attribue au musicien Paul Simon une mémoire prodigieuse de plusieurs milliers de chansons et mélodies qu’il réarrangeait dans ses compositions.
Le romancier Frédéric Dard, auteur des San Antonio, était un lecteur vorace (paralysé du bras gauche, il s’était réfugié jeune dans l’imaginaire et la lecture).
Il connaissait Céline, Flaubert, les classiques ainsi que la littérature de genre policier (James Hadley Chase) sur le bout des doigts.
Utile pour écrire 288 romans et avoir des idées d’intrigues.
Mais tout le monde ne naît pas avec un tel don.
De l’autre côté, il y a ceux qui organisent leur créativité
C’est le cas du chanteur Orelsan, qui prend des notes sur son téléphone depuis 20 ans.
Dès qu’il a une idée, qu’il entend une conversation intéressante ou une anecdote.
Dans Ne montre jamais ça à personne, il dévoile son processus créatif qui repose, pour les paroles et l’inspiration des thèmes, sur ses milliers de pages de notes.
On peut aimer l’artiste ou pas, le procédé est intéressant.
Le comédien Jerry Seinfeld avait un immense fichier de notes manuscrites compilant ses observations.
Le sémioticien Roland Barthes avait un fichier de milliers de notes A6 manuscrites indexées et classées sur Michelet, Proust, et ses analyses conceptuelles diverses (le « Grand Fichier »).
Il l’avait construit depuis ses études.
Tous ces exemples m’ont inspiré.
Pourquoi un système de prise de notes efficace est un avantage compétitif pour les créatifs
Parce qu’il transforme la création, acte solitaire, en sport d’équipe.
Sa valeur devient exponentielle avec le temps. Il :
Favorise la sérendipité
Permet d’approfondir un sujet par impressionnisme
Conserve une cohérence souple : vos intérêts personnels
Se bonifie avec les intérêts composés : quelques notes par jour, au bout d’un an, ça chiffre. Imaginez 5, 10, 15…
Un système de prise de notes te démultiplie, car tu travailles avec :
Tes émotions d’hier
Tes idées du mois dernier
Les astuces des grands auteurs et penseurs
Les ressources que tu collectes au fil de tes lectures
Te voilà armé d’une inspiration sous stéroïdes.
On retrouve dans les archives de tous les grands auteurs/penseurs de nombreuses notes : Benjamin Franklin, Paul Valéry, Victor Hugo…
J’ai aussi trouvé une allusion à un tel système dans Le Pendule de Foucault.
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Les 4 problèmes des notes numériques et comment je les contourne
Les écrans font mal aux yeux
On revisite peu ses notes/on ne dialogue pas avec
Une inflation de notes plus ou moins intéressantes/utilisables
On passe plus de temps à faire du joli format qu’à lire & réfléchir
Néanmoins, le monde numérique regorge de pépites et une bonne partie de nos vies s’y déroule.
Donc, il faut faire avec, mais consciemment.
Comment je contourne ces problèmes quand je n’ai pas le choix ?
Je me suis fixé 4 bonnes pratiques :
Avoir une consommation de contenu dirigée (pas de doom scrolling)
Lire/regarder en différé les articles & vidéos lors de sessions dédiées
Avoir un agrégateur de newsletters (Stoop)
Centraliser TOUTES mes notes dans Workflowy avec la structure PARA
Workflowy est un outliner minimaliste : du texte et des bullet points.
Je ne m’en passe plus depuis 2021.
J’utilise la structure PARA de Tiago Forte :
J’y rédige tous mes posts LinkedIn et les brouillons d’Ex Libris, toute ma vie numérique s’y passe, c’est mon second cerveau.
Mais le cœur de ma créativité se déroule sur papier.
Mon système de prise de notes créatif
Il y a 1 an, j’ai mis en place un système de fiches papier pour mon travail d’écriture.
L’idée est de répondre aux 4 problèmes susmentionnés, de retrouver du plaisir, d’améliorer ma créativité et ma production.
Spoiler : ça marche.
1) Lecture et prise de notes
Je lis beaucoup : romans, manuels de dramaturgie, biographies, essais.
Quand un passage m’intéresse, je note dans la marge, en majuscules, la question à laquelle le passage répond.
C’est une marginalia, pratique immémoriale des amoureux des livres
On en retrouve des milliers dans les bibliothèques de Benjamin Franklin et Napoléon.
Ça permet d’avoir une lecture active.
2) Laisser reposer 2 semaines au moins
Le temps est le meilleur filtre.
Après 2-3 semaines, seules les notes pertinentes le resteront.
Je tiens cette technique de Billy Oppenheimer, l’assistant de Ryan Holiday (je recommande sa super newsletter d’ailleurs Six at six).
3) Rédiger une fiche synthétique
Le contenu sur la face avant.
La source sur la face arrière.
L’écriture manuscrite, petite friction, garantit l’engagement avec le contenu et améliore la rétention.
4) Classer la note
Dans une boîte de photos, quelques grandes catégories où les notes se baladent.
Ce classement lâche favorise la sérendipité.
Montaigne croise Illich.
Des incipits de romans côtoient des scènes inaugurales de films.
Ce système transforme le livre « flux descendant de connaissances » en un dialogue avec tes idées et inspirations.
Et c’est un plaisir de se promener dans cette bibliothèque physique des références qui m’intéressent, de mes idées et de celles des autres.
Mon usage ?
Créativité pour l’écriture de mes romans et de mes scénarios (plus de détails la semaine prochaine)
Source de matériaux pour mes posts LinkedIn
Plaisir pour mon otium personnel
Conclusion
Tu te dis peut-être : il est trop tard.
J’ai des notes partout, sur toutes les plateformes…
Je ne vais pas relire les 100 bouquins que j’ai lus pour les annoter…
Bonne nouvelle : il n’est jamais trop tard.
Pour t’en convaincre, voici 3 exemples tirés de la vie de Léonard de Vinci :
Léonard a pris l’habitude de prendre des notes à 30 ans.
Son écriture de gaucher inversé couvre des milliers de pages : listes, comptes, états d’esprit, remarques, brouillons, croquis…
Léonard a élargi son vocabulaire à 38 ans
Bâtard de naissance, Léonard ne fit pas d’études, c’était un penseur autodidacte.
Pour apprendre à mieux écrire, à 37-38 ans, il compose un grand lexique.
Au gré de ses lectures, il liste des mots, savants, rares, surprenants.
On en dénombre plus de 9 000 dans le Codex Trivulcien.
Léonard a appris (en autodidacte) le latin à 40 ans !
Source : Léonard de Vinci, de Serge Bramly.
Alors, lance-toi !
Et, quelle que soit ton organisation, l’essentiel est qu’elle fonctionne pour toi.
C’était le 5e épisode d’Ex Libris et vous êtes plus de 600 dans la communauté.
MERCI !
Indiquez en commentaire vos questions sur cet épisode ou écrivez-moi par retour de ce mail, vos avis m’aident à bâtir la suite.
Le prochain numéro présentera… :
En attendant, petite question :
Par ailleurs, si tu as l’ambition d’écrire un roman publiable, regarde mon programme pour écrire un roman et l’emmener en comité de lecture chez tes éditeurs cibles, j’ai fait une vidéo qui présente mon approche :
Ça t’a plu?
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Bons baisers de Nantes et à samedi !
Mon système de notes « réfléchies » depuis un an s’appelle Substack 😉
Super intéressant la prise de note manuscrite !
Justement, j’ai du mal avec Obsidian, Notion ou Notes.
J’ai essayé le Zettelkasten, mais ça ne convenait pas (jamais je le mettais à jour).
Je vais essayer le format papier, tu m’as donné envie. J’ai un doute sur l’organisation car je consomme des sujets complètement différents. Pour un livre, je vois mais pour tout le contenu qui vient d’un peu partout…
D’ailleurs plutôt fiche ou carnet ?
Peut être tu as un conseil pour moi ?